Barcelone est souvent considérée comme la ville du modernisme, la ville de l’Art Nouveau. Ce style a conquis la ville, surtout après l’Exposition Universelle de 1888. Les palais et les hôpitaux, les pharmacies et les marchés, les hôtels particuliers, les immeubles de rapport sont signés par des architectes de talent. C’est l’époque du XIX siècle où les découvertes scientifiques et techniques sont en train de transformer la vie quotidienne. Le monde artistique est lui aussi en plein renouveau. L’hôpital Saint Paul, le Palais de la musique de Catalogne, la Casa Lleó i Morera, l’Arc de Triomphe, la Casa Amatller, le café Els Quatre Gats, le marché de la Boqueria….ne sont que quelques exemples de la longue liste des chefs d’œuvre du modernisme.
Barcelone est à l’Art Nouveau ce que Florence est à la Renaissance.
Barcelone s’est modernisée après avoir approuvé et réalisé le projet novateur d’extension (Eixample). Ce plan a été présenté par l’urbaniste Ildefons Cerdà. Il a prévu l’aménagement rationnalisé de nouveaux quartiers selon un plan géométrique. Cette évolution se traduit par un essor économique accompagné d’un grand élan d’optimisme dans la société et les arts. L’architecture ne se contente plus désormais des styles du passé. Et l’on voit apparaître de nouveaux courants.
Les éminents architectes comme Antonio Gaudí i Cornet, Lluís Domènech i Montaner, Josep Puig i Cadafalch travaillent à Barcelone à cette époque. On peut les comparer à des chefs d’orchestre dirigeant un grand ensemble formé d’artisans de nombreuses disciplines : céramique, vitrail et verrerie, fer forgé, etc.
L’hôpital Saint-Paul de Barcelone.
Ce chef-d’œuvre de l’Art nouveau catalan a été construit entre 1902 et 1930.
Cette ville dans la ville a été créée par l’éminent architecte catalan Lluís Domènic i Montaner, père de l’Art nouveau ou du style moderniste en Catalogne. Il a dirigé l’école d’architecture de Barcelone pendant 20 ans.
A la fin du XIX siècle, Barcelone a grand besoin d’un hôpital moderne. Lluís Domènic i Montaner, après plusieurs voyages d’étude en Europe. Il élabore un projet dépassant en exigence tous les critères des meilleurs hôpitaux de l’époque. Il imagine un complexe de 48 pavillons spécialisés, dont un service chirurgical, reliés par un réseau souterrain. Les tunnels de ce réseau formaient en quelque sorte les artères d’un système dans lequel circulaient équipements, personnel et patients. Dans le pavillon chirurgical, des opérations ont été pratiquées jusque dans les années 60 du siècle dernier. C’est ici que fut réalisée la première transplantation cardiaque en Espagne.
La beauté sauvera le monde.
L’idée la plus importante du projet est de soigner, non seulement par des traitements, opérations et gestes médicaux. Mais aussi et surtout par la beauté, la lumière et la couleur. L’avenue centrale du complexe est plantée de marronniers, de tilleuls et d’orangers. Quelque 145 mètres-carrés, dont des jardins et plantations d’herbes médicinales, sont prévus pour chaque patient.
Tous les bâtiments sont en briques rouges. Les murs extérieurs et intérieurs sont décorés de nombreuses mosaïques et céramiques colorées. Les carreaux de céramique sont faciles à nettoyer. Ils avaient en outre l’avantage de répondre parfaitement aux critères d’hygiène et normes sanitaires. La façade du pavillon de l’administration ressemble à un monument – un retable. Les nombreuses sculptures sont l’œuvre de Pablo Gargayo et Eusebi Arnau, les meilleurs maîtres catalans de l’époque.
La charité.
Sans bienfaiteur, l’hôpital n’aurait jamais vu le jour. Il serait encore moins devenu un chef-d’œuvre de l’architecture. Le banquier et philanthrope catalan Pau Gilles, qui vivait à Paris, légua la moitié de sa fortune pour sa construction. Dans le grand foyer central les arcs en demi-cercle nous rappellent les mécènes à qui l’on doit cet hôpital. Les mosaïques représentent les armoiries de Barcelone et de Paris, ainsi que le Lion, emblème de la banque. En dessous, on peut lire l’inscription : « Le bonheur dans l’honnêteté ».
Par la suite, de riches familles locales ont soutenu le projet et fait des dons. Ce qui a permis d’achever la construction. L’hôpital a été inauguré en 1930. Le roi Alfonso XIII d’Espagne a été frappé par la beauté du lieu. Il déclara: « Vous les Catalans, vous êtes comme ça… vous construisez des hôpitaux-palais pour les pauvres, et un petit bâtiment pour le roi… », faisant par-là allusion à son palais Albéniz à Barcelone.
L’hôpital Saint-Paul aujourd’hui.
En 1997, le complexe hospitalier a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les pavillons restaurés de l’ensemble moderniste ont été adaptés pour abriter des laboratoires de recherche et des conférences et pour accueillir les visiteurs. Y sont également conservées des archives hospitalières parmi les plus riches du monde. Un musée devrait être construit pour mettre en valeur ce trésor de l’histoire médicale.
L’hôpital lui-même, après avoir fonctionné pendant près de 80 ans, a déménagé dans de nouveaux bâtiments modernes construits à cet effet.
Lors de cette excursion, nous pourrons également visiter le Palais de la musique de Catalogne. Avec votre guide accrédité, vous évitez les files d’attente à l’entrée des musées! Entrée libre pour le guide accrédité.
La durée – 4 h.